30 Novembre 2011
Pour deux soirs de suite, CAMILLE affiche complet au 106. Les gradins sont installés pour ce concert-spectacle car il ne s'agit pas que d'entendre l'ensemble des succès de CAMILLE. Même si la chanteuse sait l'attente du public à ce sujet, elle veut aussi le décontenancer, sans doute ce qu'il attend aussi d'elle.
CAMILLE a sorti un dernier album, Ilo Veyou, assez étonnant, entièrement acoustique, certaines chansons comme « aujourd'hui » qui ouvre l'album, étant même sans instrument. La voix de CAMILLE se suffisant à elle-même. Etonnant aussi par son aspect hétéroclite, passant de titres poétiques, à d'autres plus comiques, certains titres flirtant avec la world music.
Mais CAMILLE est fière de son album, une vraie œuvre, et pour nous le montrer toute la première partie du spectacle est une reprise de celui-ci, en respectant quasiment le même ordre des chansons. Même si cela donnait l'impression de simplement réentendre l'album, c'est que l'essentiel n'était pas là. Il s'agissait là d'une véritable re-création audio-visuelle de l'album. La mise en scène du concert était telle qu'il devient difficile d'écouter à nouveau l'album seul, comme s'il était devenu incomplet.
Suivant l'ouverture de l'album éponyme, la première partie du concert débute avec « aujourd'hui ». CAMILLE, seule sur scène, entoure l'ampoule qui sera l'objet phare de sa mise en scène et déclame dans un texte d'une grande poésie la description d'une naissance: le concert peut commencer. Le rideau dressé derrière CAMILLE et ses musiciens servira à projeter leur ombre grâce à cette ampoule, phare qu'il faudra suivre le temps du concert. Si l'hétérogénéité du dernier album de CAMILLE peut agacer, celle-ci se transforme en une variété de paysages que le spectateur est invité à traverser. Il faudra donc passer des douces mélodies de « L'étourderie », « Tout dit » , déclamation surprenante par la capacité de CAMILLE a incarner seule une véritable chorale, jusqu'à « Pleasure » chanson cette fois-ci en anglais et plus rageuse, et « La France », qui aborde l'écologie sur ton humoristique, humour transporté sur la scène en demandant à deux spectateurs de valser sur le rythme volontairement vieillot de cette chanson.
Consciente des attendus de son public, Camille revient sur scène pour une seconde partie intitulée « Mes plus grands succès » après un entracte durant lequel elle vient à nouveau vers son public pour un intermède assez ludique, sous forme de distribution de bonbons, quizz sur Rouen et blind-test avec une reprise de Louise Attaque.
Cette décontraction lui permet d'enchaîner les airs connus du public, de « La douleur » qui joue avec le gospel, au mélancolique « Le petit vieux », en passant par le lyrique « Paris ». Camille est capable de s'imposer dans tous registres, osant même demander au public de s'improviser chorale endiablée pour un final des plus légers.