21 Mars 2012
Samedi 10 mars, Le 106 ressemblait à une résurrection de l'histoire du rock en présentant dans la grande salle deux groupes très différents, THE JON SPENCER BLUES EXPLOSION avec un rock garage très intense et THE REBELS OF TIJUANA, jeune groupe aux tendances yéyé.
En tournée pour un deuxième album, La bourgeoise, salué par la critique et après quatre ans d'existence, le jeune groupe THE REBELS OF TIJUANA a du être plus que satisfait de trouver devant la scène une salle remplie à son maximum. Mais la satisfaction fut sans aucun doute réciproque car l'humeur joyeuse et le jeu de scène ultra dynamique de ces six musiciens ne pouvait qu'emporter le public. Loin d'être une simple premier partie, THE REBELS OF TIJUANA faisait leur premier grand concert devant les rouennais. Le premier titre « Johnny Marr » nous ramène directement dans les grands moments du rock français des années 60 alors que « Doctor Gonzo » retrouve en partie la langue anglaise et flirte avec le début du garage. Cette virée vers les années soixante trouve son point culminant dans « Stax » qui revisite les grands noms de cette période et s'achève avec « un foutu hippie » aux guitares toujours aussi dansante.
Avec l'arrivée du trio New Yorkais THE JON SPENCER BLUES EXPLOSION, l'ambiance change radicalement. Depuis une vingtaine d'années, ce groupe livre un rock d'une intensité effroyable tiré d'une réaction chimique entre le garage, le punk et le blues. Les lumières saccadées comme des coups d'électrochocs s'allient alors avec la musique pour brûler l'énergie du public. Cette violence est encore poussée au maximum par la composition du concert puisque les morceaux sont quasi enchaînés créant une trame ininterrompue. Car ce n'est plus les titres qui sont importants mais l'éclat des coups de guitare et de batterie, une expérience quasi mystique que Jon Spencer nous livre aussi avec les ondes sortant des amplis.
Dans ces deux variantes musicales, c'est deux voies du rock qui nous ont été présentées, deux aspects de la vie qu'il incarne.